Que diriez-vous d'un marché commercial avec l'Angleterre ? En contrôlant le commerce, vous donnerez une chance à l'Angleterre d'entrer dans un nouvel âge élisabéthain.

Le commerce et les amiraux illustres sont les deux poumons de l'Angleterre sous le règne d'Élisabeth. Le port militaire de la Royal Navy vous fait profiter de PM supplémentaires en mer et de points d' amiral illustre bonus. Utilisez ces PM avec vos chiens de mer pour piller les routes commerciales adverses, et augmentez le butin obtenu grâce à l'héritage de Drake, compétence exclusive d'Élisabeth. Une fois votre premier amiral illustre reçu, vous profiterez de deux routes commerciales additionnelles que vous pourrez relier à des cités-états afin de remplir les caisses de votre trésor encore plus vite.

La reine Élisabeth Ire (1533-1603) est plus célèbre aujourd'hui qu'elle ne le fut en son temps. Elle posa les bases du futur Empire britannique, qui à l'époque se composait essentiellement de corsaires sans foi ni loi et d'espions au cœur d'un monde dominé par d'autres puissances hostiles.

L'Angleterre des Tudors est le véritable symbole des premiers temps de l'Époque moderne. Nous y trouvons les bases de l'ordre mondial tel que nous le connaissons aujourd'hui : les origines de la finance, de l'assurance et de l'investissement entre les murs de la Compagnie anglaise des Indes orientales, la Réforme, et les fondations de la monarchie absolue, ainsi que du système parlementaire démocratique. Tous ces systèmes virent le jour lors de la période élisabéthaine, sous l'une des plus grandes monarques que l'histoire ait comptées, en Angleterre comme dans le monde entier.

Au XVIe siècle, le monde était encore sous l'égide d'un ordre ancien : les Empires espagnol et portugais étaient au plus haut de leur influence, mais brûlaient les incroyables richesses pillées dans leurs colonies dans des guerres de succession royale, loin des intérêts du peuple. La dynastie Ming et l'Empire moghol étaient eux aussi à leur paroxysme, un statut qui allait les conduire à une certaine arrogance face à la tempête de la conquête coloniale. À l'autre bout du monde, l'Angleterre n'était qu'un caillou boueux et pluvieux, que personne n'aurait jamais cru voir devenir un empire.

La reine Élisabeth était la fille d'Henri VIII et de sa deuxième épouse, au destin tragique, Anne Boleyn. Suite à la mort de cette dernière et à l'annulation du mariage qui la liait au roi, Élisabeth se retrouva enfant illégitime, ce qui compliqua légèrement son départ dans la vie. Sa jeunesse alla de mal en pis, lorsque Mary la catholique hérita de la couronne et que les origines protestantes d'Élisabeth devinrent un véritable problème : la jeune future reine fut purement et simplement jetée en prison. Mais Mary était malade, et lorsqu'elle mourut en 1558, Élisabeth prit tant bien que mal sa place sur le trône.

La première période du règne d'Élisabeth fut la plus incertaine. Après douze années sur le trône et sans montrer la moindre intention d'adopter la foi catholique, le pape l'excommunia, et les conspirations contre sa vie et son règne se multiplièrent. En réaction, Élisabeth développa des défenses : une présence navale renforcée, une police secrète centrée sur l'espion Francis Walsingham, et la prétention constante d'épouser un monarque catholique. Mais les menaces n'étaient pas toujours très subtiles. Après des décennies de harcèlement aux mains des corsaires britanniques et une révolte des Hollandais protestants contre la couronne espagnole, l'Angleterre déclara la guerre à l'Espagne en 1585, et l'Espagne envoya sa fameuse armada vers les rivages anglais, une menace non négligeable à une époque où l'Empire espagnol était plus puissant que jamais.

La défaite de l'armada allait marquer la naissance du "rempart infaillible" de l'Angleterre et de sa supériorité navale pour les siècles à venir. La victoire britannique ne fut pas ponctuée par une grande bataille de Salamine, comme lors des guerres médiques, mais par une série d'assauts contre les navires espagnols, un usage audacieux de bateaux en flammes imbibés d'huile, et une tempête tombée à point nommé.

Dans son pays, Élisabeth savait que sa place n'avait rien d'assuré. Elle avait déjà attisé les tensions avec les puissances catholiques, et en retour, elle minimisa les symboles protestants trop voyants, allant même jusqu'à expulser les puritains qui finiraient par atterrir dans les colonies britanniques d'Amérique du Nord. Elle refusa également toutes les propositions de mariage, soit par choix personnel, soit par crainte d'être politiquement redevable envers son hypothétique époux. Elle fut ainsi surnommée la "Reine vierge", ce qui explique pourquoi sa colonie en Amérique du Nord reçut le nom de "Virginie".

Elle fit cependant preuve d'un grave manque de prudence sur un point : la population irlandaise était très majoritairement catholique et éprouvait une profonde rancœur envers le trône britannique. Élisabeth fit tout pour accorder des domaines et des titres à des fidèles de la couronne, et brûla tous les domaines qui défiaient sa loi sur le territoire irlandais.

Dans les dernières années de sa vie, son règne perdit de son éclat. Ayant perdu ses principaux courtisans, le pouvoir d'Élisabeth commença à s'étioler, rongé de l'intérieur par des parvenus politiques et publics en quête de puissants monopoles commerciaux. Ces monopoles s'avéreraient sources d'influence, bien que ponctuellement préjudiciables, pour les sujets aussi bien en Angleterre qu'à l'étranger ; ils marquèrent en effet la création des grandes compagnies commerciales du pays. Si Élisabeth n'eut jamais l'occasion de voir la création officielle de la Virginie, malgré tout ses efforts, elle eut cependant le malheur de voir la colonie de Roanoke disparaître.

La vie littéraire élisabéthaine est toujours présente aujourd'hui, particulièrement à travers Shakespeare et Marlowe, deux des auteurs ayant le plus aidé à propager les arts et la culture britanniques.

Si Élisabeth mourut en 1603 après 44 années de règne, l'Angleterre dont elle avait posé les fondations lui survécut et continua de dominer la scène internationale pendant encore plusieurs siècles.