Concepts
Civilisations/Dirigeants
Cités-états
Quartiers
Bâtiments
Merveilles et projets
Unités
Promotions des unités
Personnages illustres
Technologies
Dogmes
Gouvernements et doctrines
Religions
Terrains et caractéristiques
Ressources
Aménagements et routes
Gouverneurs
Moments historiques

Civilisations

Introduction

Allemagne

Amérique

Angleterre

Arabie

Australie

Aztèques

Babylone

Brésil

Byzance

Canada

Chine

Corée

Cris

Écosse

Égypte

Espagne

Éthiopie

France

Gaule

Géorgie

Grande Colombie

Grèce

Hongrie

Incas

Inde

Indonésie

Japon

Kongo

Macédoine

Mali

Maoris

Mapuches

Maya

Mongolie

Norvège

Nubie

Ottomans

Pays-Bas

Perse

Peuple khmer

Phénicie

Pologne

Portugal

Rome

Russie

Scythie

Suède

Sumer

Vietnam

Zoulous

Dirigeants

Grèce
Compétence Exclusive

République de Platon

Un emplacement de doctrine Joker supplémentaire pour tous les types de gouvernement.

Contexte Historique
L'époque classique de la Grèce, entre 510 av. J.-C. et 336 av. J.-C., commence avec la mort du dernier tyran d'Athènes et prend fin avec l'assassinat de Philippe II de Macédoine. Il est intéressant de noter que cette période est définie par la mort de deux hommes de pouvoir, car elle fut particulièrement sanglante, marquée par des guerres prolongées, le déclin des puissantes cités-états et l'avènement de l'hégémonie macédonienne. Au cours de ces 174 années, la Grèce jeta les fondations de la civilisation occidentale : les prémices de l'empirisme, l'esthétique artistique, les structures politiques, les formes littéraires, et à peu près tout ce qui constitue la culture. Ce fut une époque de contrastes, emblématique dans l'histoire de l'humanité.

Les Grecs inventèrent le terme "polis", employé depuis à mauvais escient, pour désigner leurs cités-états. Il renvoyait habituellement à des unités politiques de style athénien classique, autrement dit une cité dominant de plus petites villes et villages avoisinants. Le mot peut également désigner un groupe de villes alliées de taille plus modeste, sans cité centrale toute-puissante, comme c'était le cas de l'organisation de Sparte. Cette différence explique en grande partie l'histoire classique de la Grèce. Parmi toutes ces cités-états, quatre étaient plus influentes que les autres : Corinthe, Thèbes, Athènes et Sparte. Chaque cité était une entité souveraine qui ne devait de comptes qu'à ses propres citoyens. Si leurs citoyens partageaient une langue, une histoire et une culture grecques communes, cela ne les empêchait pas de se chamailler en permanence et de partir en guerre les uns contre les autres au premier regard de travers. Les Grecs pouvaient aussi faire front ensemble contre un ennemi commun, mais ces alliances étaient dissoutes immédiatement après résolution de la crise, et les massacres reprenaient aussitôt.

Tout commença en 512 av. J.-C., à la mort de Pisistrate, le tyran d'Athènes. Lassés des tyrans, même si à l'époque, le terme n'avait pas les connotations péjoratives qu'il a aujourd'hui, la noblesse athénienne demanda l'aide de Sparte pour renverser son fils Hippias. Cléomène, le roi sparte, tenta d'installer au pouvoir une oligarchie sur le modèle de celle qu'il connaissait, mais il fut trahi par l'Athénien Clisthène, qui mit en place des réformes établissant une démocratie isonomique donnant les mêmes droits à tous les citoyens, à l'exception des femmes et des esclaves (n'exagérons pas). Ainsi apparut la démocratie, et le cours de l'histoire s'en trouva bouleversé, mais plus tard. Les Spartiates attaquèrent les Athéniens dans le but de remettre leurs pantins au pouvoir, mais les citoyens, agréablement surpris par leur liberté nouvelle, défendirent vaillamment leur cité, forçant les Spartiates, penauds, à rentrer chez eux. La rivalité qui naquit entre les deux villes dura pendant plusieurs siècles.

Cette rivalité fut temporairement remisée lorsqu'une menace plus importante encore se manifesta : les Perses. À partir du VIIIe siècle av. J.-C., les colons grecs commencèrent à s'implanter en Ionie, sur la côte de l'Asie mineure, mais vers la moitié du VIe siècle av. J.-C., toutes leurs villes étaient tombées dans le giron de l'Empire perse. En 499 av. J.-C., celles-ci se soulevèrent contre leur oppresseur dans ce qu'on appela la Révolte ionienne. Athènes, ainsi que d'autres cités égéennes, furent suffisamment intrépides pour envoyer des troupes au secours de leurs compatriotes grecs. Mal leur en prit : la bataille de Ladé, en 494 av. J.-C., fut pour ces alliés de fortune une défaite cuisante. En rétribution, les Perses avancèrent sur la Macédoine et la Thrace, saccageant tout sur leur passage, et envoyèrent une flotte en mer Égée qui coula tous les navires. En 490 av. J.-C., Darius arriva en Attique à la tête d'une force composée d'entre 20 000 et 100 000 hommes, dans le but de prendre Athènes. Ils rencontrèrent 9 000 malheureux Athéniens et 1 000 Platéens, qui malgré leurs maigres rangs, estourbirent les Perses à Marathon. Cette victoire permit aux Grecs de gagner une décennie pour se préparer à l'assaut suivant.

Las, ils ne firent pas grand-chose d'autre que se quereller. En 480 av. J.-C., le roi perse Xerxès Ier lança une autre attaque sur la Grèce, menant lui-même sur la péninsule une armée de 300 000 soldats. Cette force eut rapidement raison des cités grecques qui se trouvaient sur son chemin et continua à marcher inexorablement sur Athènes, ravitaillée par une flotte perse tout aussi pléthorique. Une petite force de Spartiates déterminés (à peine 300, d'après la légende), aidés de 1 100 soldats de Thespie et de Thèbes que l'histoire néglige toujours de mentionner, parvint à retenir brièvement Xerxès au défilé des Thermopyles. Mais en septembre, Xerxès marcha sur l'Attique, prit Athènes qui avait été évacuée et brûla la cité.

Pendant ce temps, la flotte de la coalition menée par Athènes, forte de 271 trières, vint à la rencontre des 800 navires perses encore debout dans le détroit de l'Artémision. Aucun des deux camps ne sortit victorieux de la bataille, qui dura une journée ; les Grecs ne pouvaient pas se permettre de pertes, et après avoir eu vent de la déroute aux Thermopyles, se retirèrent avec courage jusqu'à Salamine. Mais Xerxès cherchait à porter un coup fatal aux Grecs, un peu trop résistants à son goût. Il envoya sa flotte à leur suite dans le détroit, qui fut vite submergé par le nombre de navires, limitant les manœuvres ; les Grecs, meilleurs marins, remportèrent la victoire. À en croire Hérodote, les Perses, ne sachant pas nager, périrent en nombre, tandis que les Grecs purent regagner le rivage à la nage.

Craignant de se retrouver isolé dans un lieu aussi sinistre, et les vivres ne pouvant plus arriver par la mer, Xerxès entama une retraite par étapes jusqu'à l'Hellespont. En 479, une armée menée par le Spartiate Pausanias vainquit une force perse laissée en arrière pour achever les Grecs. Les forces navales, menées par Athènes, eurent raison de la flotte perse au cap Mycale, puis captura la ville grecque ionienne de Byzance l'année suivante. Athènes inclut les cités-états insulaires dans la ligue de Délos, ainsi nommée car son trésor se trouvait sur l'île sacrée de Délos... en tout cas pour quelques temps. Les Athéniens chassèrent les Perses de la mer Égée, et les hoplites de Sparte décidèrent que la guerre était finie et rentrèrent chez eux.

Avec ce semblant de paix, les Grecs s'installèrent et prirent le temps de créer de la culture et de la civilisation. Les dramaturges définirent la tragédie et la comédie. Périclès pilla le trésor de la ligue de Délos pour construire le Parthénon entre autres merveilles. Les sculpteurs Phidias, Myron et Polyclète donnèrent vie au marbre, à la pierre et au bronze. Les philosophes et les sophistes comme Socrate et Aristote réfléchirent au sens de la vie et de tout le reste au Lyceum, dans les librairies et même dans les rues. Hérodote et Thucydide commencèrent à documenter l'Histoire. Pythagore et Eudoxe jetèrent les bases des mathématiques occidentales. La religion fut formalisée et la loi codifiée. Hippocrate pratiquait la médecine à Athènes. Tout fut désormais couché par écrit, même les fables pour enfants d'Ésope. Qui sait ce que les Grecs auraient pu accomplir s'ils n'avaient pas décidé de s'entre-tuer à nouveau ?

Thucydide consigna par écrit cette sordide histoire, de sorte qu'on a une idée assez précise du déroulement des Guerres du Péloponnèse, un conflit prolongé entre la Ligue de Délos, menée par Athènes, et la Ligue du Péloponnèse, sous l'égide de Sparte. Même les cités-états qui tentèrent de rester à l'écart du conflit, comme Milos, qui avait refusé de rejoindre la Ligue de Délos et qu'Athènes avait sommée de payer un tribut sous peine d'être détruite, finit par rejoindre le combat. La première guerre du Péloponnèse (460 av. J.-C. – 445 av. J.-C.) s'acheva avec la paix de Trente Ans, un traité délimitant les sphères d'influence respectives de Sparte et d'Athènes.

Chaque ligue s'ingérait dans les affaires des autres et très vite, en 431 av. J.-C., ce fut rebelote. Après une décennie de combats et de sang versé, les deux camps conclurent une paix de cinquante ans, appelée paix de Nicias, mais celle-ci ne dura pas et fut suivie de toujours plus de combats, toujours plus de sang et beaucoup de pillage. Enfin, en 415 av. J.-C., Athènes s'engagea corps et biens dans l'invasion de Syracuse en Sicile, une colonie grecque de Corinthe. Cette entreprise se révéla désastreuse et en 413 av. J.-C., l'armée athénienne fut réduite à néant. Pendant ce temps, les Perses soutenaient des révoltes contre l'hégémonie athénienne en mer Égée. Le coup de grâce fut porté en 405 av. J.-C., lorsque l'amiral spartiate Lysandre et les 180 trières de la ligue du Péloponnèse détruisirent la nouvelle flotte athénienne lors de la bataille d'Aigos Potamos. Athènes se rendit l'année suivante, et Sparte régna en maîtresse sur la Grèce.

La domination de Sparte ne fonctionna pas exactement comme l'avaient imaginé ses rois ; pendant les cinquante années qui suivirent, les Spartiates entrèrent en conflit avec Thèbes, puis encore avec Athènes, puis avec Thèbes à nouveau, puis avec la jeune confédération béotienne. Ces guerres ne résolurent rien et personne ne fut capable ni d'unifier, ni de dominer la Grèce. Les détails de cette période, trahisons, mensonges, batailles et massacres, seraient trop fastidieux à relater, mais en résumé, alors que les cités-états du sud du pays se livraient bataille depuis des décennies, l'équilibre des forces passa en faveur du nord, en Macédoine.

Vers 359 av. J.-C., Philippe II devint roi de Macédoine, qui n'était jusque-là qu'une terre barbare et un peu rustre en frange du monde grec. Plutôt ambitieux, Philippe envoya ses hoplites macédoniens conquérir les territoires voisins de la Péonie, de l'Illyrie et de la Thrace, dont il prit le port principal, Amphipolis, en 357 av. J.-C., avant de conquérir un an plus tard le port de Pydna, alors sous la protection d'Athènes. Le grand orateur Démosthène, visionnaire, encouragea vigoureusement les Athéniens et les autres à contrer l'expansion macédonienne, mais il était déjà trop tard. En 338 av. J.-C., Philippe marcha sur le sud avec son armée, accompagné de son fils alors âgé de 16 ans, Alexandre, qui avait déjà fait ses preuves au combat en menant une petite force macédonienne écraser un soulèvement thrace. Après avoir vaincu quelques forces armées de taille moyenne, Philippe infligea une douloureuse défaite aux armées unies d'Athènes, Corinthe, Thèbes, Mégare, Chalcis, Achaïe, Épidaure et Trézène à la bataille de Chéronée. Certains prétendent que cette victoire de Philippe en fait la bataille la plus décisive de l'ancien monde.

Quoi qu'il en fut, Philippe tourna alors son attention sur Sparte et ses quelques alliés, qui jusqu'alors étaient restés à l'écart de la campagne. Il passa l'année suivante à ravager les terres des Spartiates, à faire la paix avec leurs alliés et à tenter de ramener Sparte à la raison. Ses efforts portèrent leurs fruits, car à la fin de l'an 337 av. J.-C., il parvint à forger la ligue de Corinthe, ainsi appelée car il y avait installé son campement, qui assurait la paix sur son territoire et portait assistance à Philippe contre l'ennemi Perse, communément haï. Tout le monde s'y engagea, sauf Sparte. La ligue élut Philippe II comme stratège à la tête de l'invasion.

La Grèce étant à présent sous le contrôle effectif de la Macédoine, une force avancée fut envoyée depuis le nord jusqu'en Asie mineure en 336 av. J.-C. pour ouvrir les hostilités. Philippe suivait à la tête des Grecs avec une force beaucoup plus importante, capable de gagner le cœur de la Perse. Cependant, ce ne fut pas lui qui conquit le monde, mais son fils : Philippe fut assassiné par l'un de ses gardes du corps au cours du mariage de sa propre fille. Alexandre fut couronné roi de Macédoine, et par extension de toute la Grèce, à l'âge de 20 ans. Le reste est dans les annales.
PortraitSquare
icon_civilization_greece

Spécificités

Dirigeants
icon_leader_gorgo
Gorgô
icon_leader_pericles
Périclès
Unités spéciales
icon_unit_greek_hoplite
Hoplite
Infrastructure spéciale
icon_district_acropolis
Acropole

Géographie et données

Lieu
Europe
Superficie
Très approximativement 131 900 kilomètres carrés
Population
Environ 667 500 (pendant la guerre du Péloponnèse)
Capitale
Toutes les villes, mais surtout Sparte et Athènes (Athènes aujourd'hui)
PortraitSquare
icon_civilization_greece

Spécificités

Dirigeants
icon_leader_gorgo
Gorgô
icon_leader_pericles
Périclès
Unités spéciales
icon_unit_greek_hoplite
Hoplite
Infrastructure spéciale
icon_district_acropolis
Acropole

Géographie et données

Lieu
Europe
Superficie
Très approximativement 131 900 kilomètres carrés
Population
Environ 667 500 (pendant la guerre du Péloponnèse)
Capitale
Toutes les villes, mais surtout Sparte et Athènes (Athènes aujourd'hui)
Compétence Exclusive

République de Platon

Un emplacement de doctrine Joker supplémentaire pour tous les types de gouvernement.

Contexte Historique
L'époque classique de la Grèce, entre 510 av. J.-C. et 336 av. J.-C., commence avec la mort du dernier tyran d'Athènes et prend fin avec l'assassinat de Philippe II de Macédoine. Il est intéressant de noter que cette période est définie par la mort de deux hommes de pouvoir, car elle fut particulièrement sanglante, marquée par des guerres prolongées, le déclin des puissantes cités-états et l'avènement de l'hégémonie macédonienne. Au cours de ces 174 années, la Grèce jeta les fondations de la civilisation occidentale : les prémices de l'empirisme, l'esthétique artistique, les structures politiques, les formes littéraires, et à peu près tout ce qui constitue la culture. Ce fut une époque de contrastes, emblématique dans l'histoire de l'humanité.

Les Grecs inventèrent le terme "polis", employé depuis à mauvais escient, pour désigner leurs cités-états. Il renvoyait habituellement à des unités politiques de style athénien classique, autrement dit une cité dominant de plus petites villes et villages avoisinants. Le mot peut également désigner un groupe de villes alliées de taille plus modeste, sans cité centrale toute-puissante, comme c'était le cas de l'organisation de Sparte. Cette différence explique en grande partie l'histoire classique de la Grèce. Parmi toutes ces cités-états, quatre étaient plus influentes que les autres : Corinthe, Thèbes, Athènes et Sparte. Chaque cité était une entité souveraine qui ne devait de comptes qu'à ses propres citoyens. Si leurs citoyens partageaient une langue, une histoire et une culture grecques communes, cela ne les empêchait pas de se chamailler en permanence et de partir en guerre les uns contre les autres au premier regard de travers. Les Grecs pouvaient aussi faire front ensemble contre un ennemi commun, mais ces alliances étaient dissoutes immédiatement après résolution de la crise, et les massacres reprenaient aussitôt.

Tout commença en 512 av. J.-C., à la mort de Pisistrate, le tyran d'Athènes. Lassés des tyrans, même si à l'époque, le terme n'avait pas les connotations péjoratives qu'il a aujourd'hui, la noblesse athénienne demanda l'aide de Sparte pour renverser son fils Hippias. Cléomène, le roi sparte, tenta d'installer au pouvoir une oligarchie sur le modèle de celle qu'il connaissait, mais il fut trahi par l'Athénien Clisthène, qui mit en place des réformes établissant une démocratie isonomique donnant les mêmes droits à tous les citoyens, à l'exception des femmes et des esclaves (n'exagérons pas). Ainsi apparut la démocratie, et le cours de l'histoire s'en trouva bouleversé, mais plus tard. Les Spartiates attaquèrent les Athéniens dans le but de remettre leurs pantins au pouvoir, mais les citoyens, agréablement surpris par leur liberté nouvelle, défendirent vaillamment leur cité, forçant les Spartiates, penauds, à rentrer chez eux. La rivalité qui naquit entre les deux villes dura pendant plusieurs siècles.

Cette rivalité fut temporairement remisée lorsqu'une menace plus importante encore se manifesta : les Perses. À partir du VIIIe siècle av. J.-C., les colons grecs commencèrent à s'implanter en Ionie, sur la côte de l'Asie mineure, mais vers la moitié du VIe siècle av. J.-C., toutes leurs villes étaient tombées dans le giron de l'Empire perse. En 499 av. J.-C., celles-ci se soulevèrent contre leur oppresseur dans ce qu'on appela la Révolte ionienne. Athènes, ainsi que d'autres cités égéennes, furent suffisamment intrépides pour envoyer des troupes au secours de leurs compatriotes grecs. Mal leur en prit : la bataille de Ladé, en 494 av. J.-C., fut pour ces alliés de fortune une défaite cuisante. En rétribution, les Perses avancèrent sur la Macédoine et la Thrace, saccageant tout sur leur passage, et envoyèrent une flotte en mer Égée qui coula tous les navires. En 490 av. J.-C., Darius arriva en Attique à la tête d'une force composée d'entre 20 000 et 100 000 hommes, dans le but de prendre Athènes. Ils rencontrèrent 9 000 malheureux Athéniens et 1 000 Platéens, qui malgré leurs maigres rangs, estourbirent les Perses à Marathon. Cette victoire permit aux Grecs de gagner une décennie pour se préparer à l'assaut suivant.

Las, ils ne firent pas grand-chose d'autre que se quereller. En 480 av. J.-C., le roi perse Xerxès Ier lança une autre attaque sur la Grèce, menant lui-même sur la péninsule une armée de 300 000 soldats. Cette force eut rapidement raison des cités grecques qui se trouvaient sur son chemin et continua à marcher inexorablement sur Athènes, ravitaillée par une flotte perse tout aussi pléthorique. Une petite force de Spartiates déterminés (à peine 300, d'après la légende), aidés de 1 100 soldats de Thespie et de Thèbes que l'histoire néglige toujours de mentionner, parvint à retenir brièvement Xerxès au défilé des Thermopyles. Mais en septembre, Xerxès marcha sur l'Attique, prit Athènes qui avait été évacuée et brûla la cité.

Pendant ce temps, la flotte de la coalition menée par Athènes, forte de 271 trières, vint à la rencontre des 800 navires perses encore debout dans le détroit de l'Artémision. Aucun des deux camps ne sortit victorieux de la bataille, qui dura une journée ; les Grecs ne pouvaient pas se permettre de pertes, et après avoir eu vent de la déroute aux Thermopyles, se retirèrent avec courage jusqu'à Salamine. Mais Xerxès cherchait à porter un coup fatal aux Grecs, un peu trop résistants à son goût. Il envoya sa flotte à leur suite dans le détroit, qui fut vite submergé par le nombre de navires, limitant les manœuvres ; les Grecs, meilleurs marins, remportèrent la victoire. À en croire Hérodote, les Perses, ne sachant pas nager, périrent en nombre, tandis que les Grecs purent regagner le rivage à la nage.

Craignant de se retrouver isolé dans un lieu aussi sinistre, et les vivres ne pouvant plus arriver par la mer, Xerxès entama une retraite par étapes jusqu'à l'Hellespont. En 479, une armée menée par le Spartiate Pausanias vainquit une force perse laissée en arrière pour achever les Grecs. Les forces navales, menées par Athènes, eurent raison de la flotte perse au cap Mycale, puis captura la ville grecque ionienne de Byzance l'année suivante. Athènes inclut les cités-états insulaires dans la ligue de Délos, ainsi nommée car son trésor se trouvait sur l'île sacrée de Délos... en tout cas pour quelques temps. Les Athéniens chassèrent les Perses de la mer Égée, et les hoplites de Sparte décidèrent que la guerre était finie et rentrèrent chez eux.

Avec ce semblant de paix, les Grecs s'installèrent et prirent le temps de créer de la culture et de la civilisation. Les dramaturges définirent la tragédie et la comédie. Périclès pilla le trésor de la ligue de Délos pour construire le Parthénon entre autres merveilles. Les sculpteurs Phidias, Myron et Polyclète donnèrent vie au marbre, à la pierre et au bronze. Les philosophes et les sophistes comme Socrate et Aristote réfléchirent au sens de la vie et de tout le reste au Lyceum, dans les librairies et même dans les rues. Hérodote et Thucydide commencèrent à documenter l'Histoire. Pythagore et Eudoxe jetèrent les bases des mathématiques occidentales. La religion fut formalisée et la loi codifiée. Hippocrate pratiquait la médecine à Athènes. Tout fut désormais couché par écrit, même les fables pour enfants d'Ésope. Qui sait ce que les Grecs auraient pu accomplir s'ils n'avaient pas décidé de s'entre-tuer à nouveau ?

Thucydide consigna par écrit cette sordide histoire, de sorte qu'on a une idée assez précise du déroulement des Guerres du Péloponnèse, un conflit prolongé entre la Ligue de Délos, menée par Athènes, et la Ligue du Péloponnèse, sous l'égide de Sparte. Même les cités-états qui tentèrent de rester à l'écart du conflit, comme Milos, qui avait refusé de rejoindre la Ligue de Délos et qu'Athènes avait sommée de payer un tribut sous peine d'être détruite, finit par rejoindre le combat. La première guerre du Péloponnèse (460 av. J.-C. – 445 av. J.-C.) s'acheva avec la paix de Trente Ans, un traité délimitant les sphères d'influence respectives de Sparte et d'Athènes.

Chaque ligue s'ingérait dans les affaires des autres et très vite, en 431 av. J.-C., ce fut rebelote. Après une décennie de combats et de sang versé, les deux camps conclurent une paix de cinquante ans, appelée paix de Nicias, mais celle-ci ne dura pas et fut suivie de toujours plus de combats, toujours plus de sang et beaucoup de pillage. Enfin, en 415 av. J.-C., Athènes s'engagea corps et biens dans l'invasion de Syracuse en Sicile, une colonie grecque de Corinthe. Cette entreprise se révéla désastreuse et en 413 av. J.-C., l'armée athénienne fut réduite à néant. Pendant ce temps, les Perses soutenaient des révoltes contre l'hégémonie athénienne en mer Égée. Le coup de grâce fut porté en 405 av. J.-C., lorsque l'amiral spartiate Lysandre et les 180 trières de la ligue du Péloponnèse détruisirent la nouvelle flotte athénienne lors de la bataille d'Aigos Potamos. Athènes se rendit l'année suivante, et Sparte régna en maîtresse sur la Grèce.

La domination de Sparte ne fonctionna pas exactement comme l'avaient imaginé ses rois ; pendant les cinquante années qui suivirent, les Spartiates entrèrent en conflit avec Thèbes, puis encore avec Athènes, puis avec Thèbes à nouveau, puis avec la jeune confédération béotienne. Ces guerres ne résolurent rien et personne ne fut capable ni d'unifier, ni de dominer la Grèce. Les détails de cette période, trahisons, mensonges, batailles et massacres, seraient trop fastidieux à relater, mais en résumé, alors que les cités-états du sud du pays se livraient bataille depuis des décennies, l'équilibre des forces passa en faveur du nord, en Macédoine.

Vers 359 av. J.-C., Philippe II devint roi de Macédoine, qui n'était jusque-là qu'une terre barbare et un peu rustre en frange du monde grec. Plutôt ambitieux, Philippe envoya ses hoplites macédoniens conquérir les territoires voisins de la Péonie, de l'Illyrie et de la Thrace, dont il prit le port principal, Amphipolis, en 357 av. J.-C., avant de conquérir un an plus tard le port de Pydna, alors sous la protection d'Athènes. Le grand orateur Démosthène, visionnaire, encouragea vigoureusement les Athéniens et les autres à contrer l'expansion macédonienne, mais il était déjà trop tard. En 338 av. J.-C., Philippe marcha sur le sud avec son armée, accompagné de son fils alors âgé de 16 ans, Alexandre, qui avait déjà fait ses preuves au combat en menant une petite force macédonienne écraser un soulèvement thrace. Après avoir vaincu quelques forces armées de taille moyenne, Philippe infligea une douloureuse défaite aux armées unies d'Athènes, Corinthe, Thèbes, Mégare, Chalcis, Achaïe, Épidaure et Trézène à la bataille de Chéronée. Certains prétendent que cette victoire de Philippe en fait la bataille la plus décisive de l'ancien monde.

Quoi qu'il en fut, Philippe tourna alors son attention sur Sparte et ses quelques alliés, qui jusqu'alors étaient restés à l'écart de la campagne. Il passa l'année suivante à ravager les terres des Spartiates, à faire la paix avec leurs alliés et à tenter de ramener Sparte à la raison. Ses efforts portèrent leurs fruits, car à la fin de l'an 337 av. J.-C., il parvint à forger la ligue de Corinthe, ainsi appelée car il y avait installé son campement, qui assurait la paix sur son territoire et portait assistance à Philippe contre l'ennemi Perse, communément haï. Tout le monde s'y engagea, sauf Sparte. La ligue élut Philippe II comme stratège à la tête de l'invasion.

La Grèce étant à présent sous le contrôle effectif de la Macédoine, une force avancée fut envoyée depuis le nord jusqu'en Asie mineure en 336 av. J.-C. pour ouvrir les hostilités. Philippe suivait à la tête des Grecs avec une force beaucoup plus importante, capable de gagner le cœur de la Perse. Cependant, ce ne fut pas lui qui conquit le monde, mais son fils : Philippe fut assassiné par l'un de ses gardes du corps au cours du mariage de sa propre fille. Alexandre fut couronné roi de Macédoine, et par extension de toute la Grèce, à l'âge de 20 ans. Le reste est dans les annales.
Langue
Choisir des règles
Get it on App StoreGet it on Google Play
CopyrightPolitique de confidentialité