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Dirigeants

France
Compétence Exclusive

Grande tournée

Production +20 % pour la construction de merveilles du Moyen-âge, de la Renaissance et de l'ère industrielle. Tourisme +100 % pour toutes les merveilles, quelle que soit l'ère.

Contexte Historique
Les Français ont gracieusement offert au monde entier la haute gastronomie, la haute couture, la haute-contre, et tant d'autres plaisirs raffinés de la vie moderne ; en d'autres termes, ils sont les garants du bon goût... à les entendre. Mais ils ne se sont pas contentés de ces bienfaits culturels : la France a également participé à de nombreuses réjouissances historiques, telles que la guerre de Cent Ans, la Terreur, les tentatives napoléoniennes de conquérir l'Europe, et bien d'autres encore.

Une fois que les Romains abandonnèrent l'idée farfelue d'essayer de contrôler ces turbulents Gaulois, plusieurs royaumes francs se partagèrent le territoire pendant le haut Moyen-âge, même si certaines de ces dynasties ne durèrent que quelques décennies à peine. Le royaume de France émergea finalement sur la région ouest de l'empire carolingien, la "Francie occidentale". Suite à la mort du dernier roi carolingien, et pour éviter une sanglante guerre de succession dynastique, l'archevêque de Reims convoqua les différents seigneurs francs pour élire un nouveau roi, et c'est Hugues Capet, duc des Francs, qui fut couronné Rex Francorum par le prélat de Reims en juillet 987, créant ainsi du même coup la France moderne et la dynastie des Capétiens, qui restera au pouvoir jusqu'en 1848, à l'exception de quelques brèves interruptions.

Le long règne des Capétiens fut bâti sur plusieurs fondations. Ses rois étaient inévitablement catholiques, même s'ils ne brillaient pas tous par leur piété, et donc étroitement liés à l'Église qui encourageait un pouvoir central fort. La lignée fut peu à peu reconnue par les autres monarchies, à l'exception des Anglais, aussi perfides qu'obstinés, et admirée pour sa longévité. Les Capétiens connurent des relations familiales relativement harmonieuses pour l'époque, et ce même lors des successions. Traditionnellement, les frères cadets du roi obtenaient des apanages (duchés, comtés, villes, etc.) pour apaiser toute rancœur éventuelle causée par la règle de la primogéniture, mais il était hors de question, bien évidemment, d'accorder de tels privilèges aux sœurs, qui étaient elles généralement mariées aussi vite que possible. En dehors des guerres de religion opposant les catholiques et les huguenots, la France parvint à éviter les guerres civiles qui frappaient la plupart de ses voisins. Le commerce, les arts et l'artisanat prospérèrent également grandement sous les Capétiens, ainsi que la religion (ou plutôt le catholicisme) et l'éducation : l'université de Paris, la Sorbonne, fut fondée vers 1150.

Les deux premiers siècles de la dynastie capétienne virent la croissance de leur pouvoir et de leur influence sur l'Europe. Bien sûr, on dénota quelques petites bévues, parmi lesquelles on peut citer la demi-douzaine de croisades organisées pour libérer la Terre sainte, l'ingérence dans les affaires des cités-états italiennes, la lutte (généralement très sanglante) contre les mouvements hérétiques, le massacre des Templiers en 1312 pour s'emparer de leur fortune, sans oublier, bien évidemment, cette fameuse guerre de Cent Ans (qui en dura en réalité 116, mais reconnaissons que le nom aurait été moins clinquant).

À l'aube du XIVe siècle, la France était le pays le plus puissant du continent. En 1328, Philippe VI de Valois monta sur le trône. En 1337, il annexa l'Aquitaine, alors propriété des Plantagenêt, les rois d'Angleterre. Édouard III, vexé comme un pou, décida de réveiller une vieille prétention à la couronne française. La guerre était donc inévitable, et en juillet 1346, Édouard débarqua en France, infligea la sévère défaite de Crécy aux seigneurs français, bien trop occupés à jouer leur carte personnelle plutôt que de s'allier pour faire front commun, puis captura le port de Calais. C'est alors que la Peste noire s'abattit sur les deux royaumes, forçant une trêve involontaire et contrariant les plans d'Édouard III, qui avait pourtant la ferme intention d'envahir Paris.

En 1356, l'épidémie désormais contenue, les combats purent enfin reprendre. En septembre, lors de la bataille de Poitiers, le roi de France Jean II le Bon fut capturé, et la plupart de ses vassaux tués par le fils d'Édouard III, un autre Édouard, surnommé le Prince noir. Le roi fut libéré suite la signature du traité de Brétigny, qui cédait un tiers du pays au roi d'Angleterre. En 1420, cinq ans après une autre cuisante défaite, à Azincourt cette fois, le traité de Troyes vint proclamer l'unification des couronnes de France et d'Angleterre sur la tête d'Henri VI, alors âgé de dix mois (l'âge légal du travail était très bas à l'époque). Ce traité fut bien évidemment accueilli assez froidement, et c'est alors qu'intervint une petite pucelle prénommée Jeanne, soi-disant envoyée par le seigneur divin en personne. Elle parvint à convaincre le fils du précédent roi de France, Charles VI, qu'il était le dauphin légitime, malgré des rumeurs désobligeantes sur certaines infidélités de sa mère qui jetaient un doute sur la pureté de son sang. Sous son commandement, l'armée française bouta les Anglais hors de France, et Charles VII put enfin être couronné en 1429. Hélas, il ne put rien faire pour sauver Jeanne d'Arc, qui fut capturée par les Anglais et brûlée vive en 1431.

Les Valois, la branche cadette des Capétiens, qui régna sur le royaume de France de 1328 à 1589, exercèrent un pouvoir beaucoup plus affirmé que leurs prédécesseurs. Alors que Philippe Ier (1060-1108) avait beaucoup de mal à contrôler les impétueux barons parisiens, le bourbon (une autre branche cadette) Henri IV (1589-1610) se permit de défier à la fois le pape et l'empereur habsbourgeois du Saint-Empire. Les Valois et les Bourbons restèrent en moyenne peut-être moins longtemps que leurs homologues capétiens, mais leur influence sur la destinée de la France fut bien supérieure.

C'est au cours du règne des glorieux Louis (Louis XIII, le Juste, Louis XIV, le Roi-Soleil, Louis XV, le Bien-Aimé, et même Louis XVI, le "guillotiné") que la France devint la première puissance d'Europe, ainsi que le centre du monde en termes de culture et de raffinement. Sous Louis XIII, des explorateurs et des colons répandirent, ou imposèrent, le bon goût français à travers le globe : en Afrique du Nord, dans les Amériques et en Asie, alors que la France rejoignit les autres nations dans la course aux colonies. Sous le long règne du Roi-Soleil, on dit adieu aux derniers vestiges de la féodalité, même si la vie des anciens serfs ne s'en trouva pas franchement bouleversée, et la construction du château de Versailles fut (presque) achevée. De grands maréchaux, tels que Turenne et Vauban, de fameux écrivains, comme Molière ou Racine, ainsi qu'un grand nombre d'artistes en tout genre prospérèrent. Madame de Pompadour, l'une des plus célèbres maîtresses de l'Histoire, eut une énorme influence sur les arts, surtout sur l'architecture et la décoration d'intérieur, sous le regard bienveillant, quoique lubrique, de Louis XV. En deux générations à peine, la France passa du sombre style gothique à la splendeur du rococo. Et puis soudain, ce fut le drame : en 1789, l'Ancien Régime s'effondra.

Un peu irrités par les écarts de niveau de vie entre le peuple et la bourgeoisie, les citoyens de Paris prirent la Bastille en juillet et se défirent des entraves de la monarchie pour instaurer la République. La révolution se répandit à travers tout le pays. Inspirés par les concepts de Liberté, d'Égalité et de Fraternité, les amènes Robespierre, Danton et Marat instaurèrent le régime de la Terreur, sous lequel ils utilisèrent la guillotine, jugée plus humaine que la pendaison, pour exécuter des milliers de nobles, ainsi que quiconque allant à l'encontre de leur Comité de salut public. La Convention proclama la Première République le 22 septembre 1792, avant de rédiger la Constitution de l'an I l'année suivante. Mais les autres têtes couronnées européennes ne pouvaient décemment pas laisser se propager ces idées libérales sans rien faire, et l'Autriche, la Prusse, la Grande-Bretagne et l'Espagne, entre autres royaumes, créèrent la Première Coalition pour mettre un terme à cette révolte plébéienne.

En 1795, un Directoire composé de cinq membres élus fut installé au pouvoir. Il fut remplacé en 1799 par le Consulat, suite au coup d'état du 18 Brumaire mené par un Napoléon Bonaparte galvanisé par ses prouesses militaires. En 1804, lassé d'avoir à partager le pouvoir avec les deux autres consuls, Napoléon instaura le Premier Empire. Durant ses mandats successifs de Premier Consul et d'Empereur, Bonaparte dut affronter six coalitions européennes successives, et bien qu'ayant enregistré un grand nombre de victoires éclatantes, la répétition des conflits commença à se faire ressentir. Le pauvre dut même se résoudre à vendre la Louisiane aux tout jeunes États-Unis d'Amérique pour renflouer les caisses de l'état. Suite à la désastreuse campagne de Russie, la Sixième Coalition défit la Grande Armée à Leipzig et entra même dans Paris en mars 1814. Napoléon Bonaparte se vit forcer d'abdiquer et de se retirer sur l'île d'Elbe, pour laisser de nouveau place à la dynastie des Bourbon.

Mais Napoléon ne rendit pas les armes aussi facilement pour autant : il parvint à lever une nouvelle armée et à revenir en France. Louis XVIII, n'écoutant que son bon sens, fuit Paris pour s'installer avec sa cour à Gand, dans les Pays-Bas autrichiens. Les monarchies européennes s'empressèrent de créer une nouvelle coalition, et aux termes de Cent-Jours passionnants, infligèrent une nouvelle sévère défaite à l'Empereur à Waterloo. Pour varier les plaisirs, Napoléon fut exilé sur une autre île, Sainte-Hélène, où il mourut en 1821, à l'âge de 51 ans, et la France redevint un royaume... du moins jusqu'en 1848, où une nouvelle révolution renversa une bonne fois pour toutes les capétiens Bourbon pour établir la Deuxième République. Celle-ci dura trois ans, jusqu'à ce que Louis-Napoléon Bonaparte, alors élu premier président de la République, décide de suivre les traces de son oncle en proclamant le Second Empire.

En 1870, devenu Napoléon III, il fut capturé par les Prussiens durant la bataille de Sedan, au cours de la guerre franco-prusse. L'Assemblée nationale fut alors envahie par des Parisiens qui exigeaient un changement, et les députés s'empressèrent d'annoncer la création de la Troisième République. L'impératrice Eugénie se réfugia en Angleterre, malgré ses origines espagnoles, et les Prussiens annexèrent l'Alsace-Lorraine et unifièrent l'Allemagne... mais ça, c'est une autre histoire.

La Troisième République parvient étrangement à s'installer dans la durée. La France s'allia à l'Angleterre, à la Russie et aux États-Unis, et consolida ce qu'il restait de ses provinces coloniales. Le Paris décadent attirait déjà des hordes de touristes désireux de s'encanailler au Moulin Rouge, au Crazy Horse Saloon, au bal Bullier ou sur la rive gauche de la Seine. De nombreux artistes d'avant-garde prospérèrent lors de ce qu'on baptisa sobrement la Belle Époque. La France définit les standards de la mode, de la gastronomie et de la culture en général, jusqu'à la Première Guerre mondiale qui, bien que remportée, eut des conséquences désastreuses sur son économie, en plus des millions de victimes qu'elle provoqua.

Cette Troisième République dura jusqu'en 1940, date à laquelle elle fut remplacée par le gouvernement de Vichy, en tout cas dans la zone non-occupée par l'Allemagne du Troisième Reich. Après quatre années de guerre, à l'été 1944, la France fut libérée par les Forces françaises libres du Général de Gaulle, assistées des armées américaines et britanniques. Quelques mois plus tard, l'Allemagne nazie tomba et la Deuxième Guerre mondiale prit fin. Une nouvelle constitution fut adoptée en octobre 1946, instaurant la IVe République.

En 1958, la guerre d'Algérie provoqua la chute d'une IVe République marquée par une profonde instabilité politique, mais également par une sanglante guerre en Indochine. La crise de Suez, en 1956, ne fut qu'un détail de plus témoignant de la faillite d'un système politique ayant fait son temps. En mai 1958, l'Assemblée nationale rappela le général de Gaulle au pouvoir. Celui-ci obtint du parlement l'autorisation de lancer la rédaction d'une nouvelle constitution qui, pour corriger l'instabilité politique du régime parlementaire, renforçait les pouvoirs d'un président de la République élu au suffrage universel. Cette constitution fut adoptée par voie référendaire le 28 septembre 1958 et instaura la Ve République.
PortraitSquare
icon_civilization_france

Spécificités

Dirigeants
icon_leader_catherine_de_medici
Catherine de Médicis (reine noire)
icon_leader_eleanor_france
Aliénor d'Aquitaine (France)
icon_leader_default
Catherine de Médicis (splendeur)
Unités spéciales
icon_unit_french_garde_imperiale
Garde impérial
Infrastructure spéciale
icon_improvement_chateau
Castel

Géographie et données

Lieu
Europe
Superficie
Environ 640 600 kilomètres carrés
Population
Environ 66,6 millions
Capitale
Variable (Orléans, Tours, Versailles, Vichy, le plus souvent Paris)
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Dirigeants
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Catherine de Médicis (reine noire)
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Aliénor d'Aquitaine (France)
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Catherine de Médicis (splendeur)
Unités spéciales
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Garde impérial
Infrastructure spéciale
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Castel

Géographie et données

Lieu
Europe
Superficie
Environ 640 600 kilomètres carrés
Population
Environ 66,6 millions
Capitale
Variable (Orléans, Tours, Versailles, Vichy, le plus souvent Paris)
Compétence Exclusive

Grande tournée

Production +20 % pour la construction de merveilles du Moyen-âge, de la Renaissance et de l'ère industrielle. Tourisme +100 % pour toutes les merveilles, quelle que soit l'ère.

Contexte Historique
Les Français ont gracieusement offert au monde entier la haute gastronomie, la haute couture, la haute-contre, et tant d'autres plaisirs raffinés de la vie moderne ; en d'autres termes, ils sont les garants du bon goût... à les entendre. Mais ils ne se sont pas contentés de ces bienfaits culturels : la France a également participé à de nombreuses réjouissances historiques, telles que la guerre de Cent Ans, la Terreur, les tentatives napoléoniennes de conquérir l'Europe, et bien d'autres encore.

Une fois que les Romains abandonnèrent l'idée farfelue d'essayer de contrôler ces turbulents Gaulois, plusieurs royaumes francs se partagèrent le territoire pendant le haut Moyen-âge, même si certaines de ces dynasties ne durèrent que quelques décennies à peine. Le royaume de France émergea finalement sur la région ouest de l'empire carolingien, la "Francie occidentale". Suite à la mort du dernier roi carolingien, et pour éviter une sanglante guerre de succession dynastique, l'archevêque de Reims convoqua les différents seigneurs francs pour élire un nouveau roi, et c'est Hugues Capet, duc des Francs, qui fut couronné Rex Francorum par le prélat de Reims en juillet 987, créant ainsi du même coup la France moderne et la dynastie des Capétiens, qui restera au pouvoir jusqu'en 1848, à l'exception de quelques brèves interruptions.

Le long règne des Capétiens fut bâti sur plusieurs fondations. Ses rois étaient inévitablement catholiques, même s'ils ne brillaient pas tous par leur piété, et donc étroitement liés à l'Église qui encourageait un pouvoir central fort. La lignée fut peu à peu reconnue par les autres monarchies, à l'exception des Anglais, aussi perfides qu'obstinés, et admirée pour sa longévité. Les Capétiens connurent des relations familiales relativement harmonieuses pour l'époque, et ce même lors des successions. Traditionnellement, les frères cadets du roi obtenaient des apanages (duchés, comtés, villes, etc.) pour apaiser toute rancœur éventuelle causée par la règle de la primogéniture, mais il était hors de question, bien évidemment, d'accorder de tels privilèges aux sœurs, qui étaient elles généralement mariées aussi vite que possible. En dehors des guerres de religion opposant les catholiques et les huguenots, la France parvint à éviter les guerres civiles qui frappaient la plupart de ses voisins. Le commerce, les arts et l'artisanat prospérèrent également grandement sous les Capétiens, ainsi que la religion (ou plutôt le catholicisme) et l'éducation : l'université de Paris, la Sorbonne, fut fondée vers 1150.

Les deux premiers siècles de la dynastie capétienne virent la croissance de leur pouvoir et de leur influence sur l'Europe. Bien sûr, on dénota quelques petites bévues, parmi lesquelles on peut citer la demi-douzaine de croisades organisées pour libérer la Terre sainte, l'ingérence dans les affaires des cités-états italiennes, la lutte (généralement très sanglante) contre les mouvements hérétiques, le massacre des Templiers en 1312 pour s'emparer de leur fortune, sans oublier, bien évidemment, cette fameuse guerre de Cent Ans (qui en dura en réalité 116, mais reconnaissons que le nom aurait été moins clinquant).

À l'aube du XIVe siècle, la France était le pays le plus puissant du continent. En 1328, Philippe VI de Valois monta sur le trône. En 1337, il annexa l'Aquitaine, alors propriété des Plantagenêt, les rois d'Angleterre. Édouard III, vexé comme un pou, décida de réveiller une vieille prétention à la couronne française. La guerre était donc inévitable, et en juillet 1346, Édouard débarqua en France, infligea la sévère défaite de Crécy aux seigneurs français, bien trop occupés à jouer leur carte personnelle plutôt que de s'allier pour faire front commun, puis captura le port de Calais. C'est alors que la Peste noire s'abattit sur les deux royaumes, forçant une trêve involontaire et contrariant les plans d'Édouard III, qui avait pourtant la ferme intention d'envahir Paris.

En 1356, l'épidémie désormais contenue, les combats purent enfin reprendre. En septembre, lors de la bataille de Poitiers, le roi de France Jean II le Bon fut capturé, et la plupart de ses vassaux tués par le fils d'Édouard III, un autre Édouard, surnommé le Prince noir. Le roi fut libéré suite la signature du traité de Brétigny, qui cédait un tiers du pays au roi d'Angleterre. En 1420, cinq ans après une autre cuisante défaite, à Azincourt cette fois, le traité de Troyes vint proclamer l'unification des couronnes de France et d'Angleterre sur la tête d'Henri VI, alors âgé de dix mois (l'âge légal du travail était très bas à l'époque). Ce traité fut bien évidemment accueilli assez froidement, et c'est alors qu'intervint une petite pucelle prénommée Jeanne, soi-disant envoyée par le seigneur divin en personne. Elle parvint à convaincre le fils du précédent roi de France, Charles VI, qu'il était le dauphin légitime, malgré des rumeurs désobligeantes sur certaines infidélités de sa mère qui jetaient un doute sur la pureté de son sang. Sous son commandement, l'armée française bouta les Anglais hors de France, et Charles VII put enfin être couronné en 1429. Hélas, il ne put rien faire pour sauver Jeanne d'Arc, qui fut capturée par les Anglais et brûlée vive en 1431.

Les Valois, la branche cadette des Capétiens, qui régna sur le royaume de France de 1328 à 1589, exercèrent un pouvoir beaucoup plus affirmé que leurs prédécesseurs. Alors que Philippe Ier (1060-1108) avait beaucoup de mal à contrôler les impétueux barons parisiens, le bourbon (une autre branche cadette) Henri IV (1589-1610) se permit de défier à la fois le pape et l'empereur habsbourgeois du Saint-Empire. Les Valois et les Bourbons restèrent en moyenne peut-être moins longtemps que leurs homologues capétiens, mais leur influence sur la destinée de la France fut bien supérieure.

C'est au cours du règne des glorieux Louis (Louis XIII, le Juste, Louis XIV, le Roi-Soleil, Louis XV, le Bien-Aimé, et même Louis XVI, le "guillotiné") que la France devint la première puissance d'Europe, ainsi que le centre du monde en termes de culture et de raffinement. Sous Louis XIII, des explorateurs et des colons répandirent, ou imposèrent, le bon goût français à travers le globe : en Afrique du Nord, dans les Amériques et en Asie, alors que la France rejoignit les autres nations dans la course aux colonies. Sous le long règne du Roi-Soleil, on dit adieu aux derniers vestiges de la féodalité, même si la vie des anciens serfs ne s'en trouva pas franchement bouleversée, et la construction du château de Versailles fut (presque) achevée. De grands maréchaux, tels que Turenne et Vauban, de fameux écrivains, comme Molière ou Racine, ainsi qu'un grand nombre d'artistes en tout genre prospérèrent. Madame de Pompadour, l'une des plus célèbres maîtresses de l'Histoire, eut une énorme influence sur les arts, surtout sur l'architecture et la décoration d'intérieur, sous le regard bienveillant, quoique lubrique, de Louis XV. En deux générations à peine, la France passa du sombre style gothique à la splendeur du rococo. Et puis soudain, ce fut le drame : en 1789, l'Ancien Régime s'effondra.

Un peu irrités par les écarts de niveau de vie entre le peuple et la bourgeoisie, les citoyens de Paris prirent la Bastille en juillet et se défirent des entraves de la monarchie pour instaurer la République. La révolution se répandit à travers tout le pays. Inspirés par les concepts de Liberté, d'Égalité et de Fraternité, les amènes Robespierre, Danton et Marat instaurèrent le régime de la Terreur, sous lequel ils utilisèrent la guillotine, jugée plus humaine que la pendaison, pour exécuter des milliers de nobles, ainsi que quiconque allant à l'encontre de leur Comité de salut public. La Convention proclama la Première République le 22 septembre 1792, avant de rédiger la Constitution de l'an I l'année suivante. Mais les autres têtes couronnées européennes ne pouvaient décemment pas laisser se propager ces idées libérales sans rien faire, et l'Autriche, la Prusse, la Grande-Bretagne et l'Espagne, entre autres royaumes, créèrent la Première Coalition pour mettre un terme à cette révolte plébéienne.

En 1795, un Directoire composé de cinq membres élus fut installé au pouvoir. Il fut remplacé en 1799 par le Consulat, suite au coup d'état du 18 Brumaire mené par un Napoléon Bonaparte galvanisé par ses prouesses militaires. En 1804, lassé d'avoir à partager le pouvoir avec les deux autres consuls, Napoléon instaura le Premier Empire. Durant ses mandats successifs de Premier Consul et d'Empereur, Bonaparte dut affronter six coalitions européennes successives, et bien qu'ayant enregistré un grand nombre de victoires éclatantes, la répétition des conflits commença à se faire ressentir. Le pauvre dut même se résoudre à vendre la Louisiane aux tout jeunes États-Unis d'Amérique pour renflouer les caisses de l'état. Suite à la désastreuse campagne de Russie, la Sixième Coalition défit la Grande Armée à Leipzig et entra même dans Paris en mars 1814. Napoléon Bonaparte se vit forcer d'abdiquer et de se retirer sur l'île d'Elbe, pour laisser de nouveau place à la dynastie des Bourbon.

Mais Napoléon ne rendit pas les armes aussi facilement pour autant : il parvint à lever une nouvelle armée et à revenir en France. Louis XVIII, n'écoutant que son bon sens, fuit Paris pour s'installer avec sa cour à Gand, dans les Pays-Bas autrichiens. Les monarchies européennes s'empressèrent de créer une nouvelle coalition, et aux termes de Cent-Jours passionnants, infligèrent une nouvelle sévère défaite à l'Empereur à Waterloo. Pour varier les plaisirs, Napoléon fut exilé sur une autre île, Sainte-Hélène, où il mourut en 1821, à l'âge de 51 ans, et la France redevint un royaume... du moins jusqu'en 1848, où une nouvelle révolution renversa une bonne fois pour toutes les capétiens Bourbon pour établir la Deuxième République. Celle-ci dura trois ans, jusqu'à ce que Louis-Napoléon Bonaparte, alors élu premier président de la République, décide de suivre les traces de son oncle en proclamant le Second Empire.

En 1870, devenu Napoléon III, il fut capturé par les Prussiens durant la bataille de Sedan, au cours de la guerre franco-prusse. L'Assemblée nationale fut alors envahie par des Parisiens qui exigeaient un changement, et les députés s'empressèrent d'annoncer la création de la Troisième République. L'impératrice Eugénie se réfugia en Angleterre, malgré ses origines espagnoles, et les Prussiens annexèrent l'Alsace-Lorraine et unifièrent l'Allemagne... mais ça, c'est une autre histoire.

La Troisième République parvient étrangement à s'installer dans la durée. La France s'allia à l'Angleterre, à la Russie et aux États-Unis, et consolida ce qu'il restait de ses provinces coloniales. Le Paris décadent attirait déjà des hordes de touristes désireux de s'encanailler au Moulin Rouge, au Crazy Horse Saloon, au bal Bullier ou sur la rive gauche de la Seine. De nombreux artistes d'avant-garde prospérèrent lors de ce qu'on baptisa sobrement la Belle Époque. La France définit les standards de la mode, de la gastronomie et de la culture en général, jusqu'à la Première Guerre mondiale qui, bien que remportée, eut des conséquences désastreuses sur son économie, en plus des millions de victimes qu'elle provoqua.

Cette Troisième République dura jusqu'en 1940, date à laquelle elle fut remplacée par le gouvernement de Vichy, en tout cas dans la zone non-occupée par l'Allemagne du Troisième Reich. Après quatre années de guerre, à l'été 1944, la France fut libérée par les Forces françaises libres du Général de Gaulle, assistées des armées américaines et britanniques. Quelques mois plus tard, l'Allemagne nazie tomba et la Deuxième Guerre mondiale prit fin. Une nouvelle constitution fut adoptée en octobre 1946, instaurant la IVe République.

En 1958, la guerre d'Algérie provoqua la chute d'une IVe République marquée par une profonde instabilité politique, mais également par une sanglante guerre en Indochine. La crise de Suez, en 1956, ne fut qu'un détail de plus témoignant de la faillite d'un système politique ayant fait son temps. En mai 1958, l'Assemblée nationale rappela le général de Gaulle au pouvoir. Celui-ci obtint du parlement l'autorisation de lancer la rédaction d'une nouvelle constitution qui, pour corriger l'instabilité politique du régime parlementaire, renforçait les pouvoirs d'un président de la République élu au suffrage universel. Cette constitution fut adoptée par voie référendaire le 28 septembre 1958 et instaura la Ve République.
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