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Dirigeants

Angleterre
Compétence Exclusive

Atelier mondial

Ressources des mines de charbon et de fer +2 par tour. Production +100 % pour les ingénieurs militaires. Charges +2 pour les ingénieurs militaires. Rendement +4 pour les bâtiments qui octroient des ressources supplémentaires lorsqu'ils sont alimentés en électricité. Production +20 % pour les bâtiments des zones industrielles. Stocks de ressources stratégiques +10 en vitesse normale grâce aux bâtiments des ports.

Contexte Historique
Au cours de son histoire, "l'île couronnée", pour citer Richard II, eut l'insigne honneur d'être envahie par quiconque se sentit pousser l'envie de manier la rame ; ainsi, Celtes, Bretons, Angles, Romains, Saxons et Vikings s'y succédèrent, jusqu'à ce que les Normands ne viennent mettre un terme à toutes ces fantaisies en fondant le royaume de Bretagne lors de leur fameuse invasion de 1066. Nombreux sont ceux qui tentèrent d'unifier la noblesse anglaise, en perpétuelle querelle : on raconte que le légendaire roi Arthur y serait parvenu, mais c'est officiellement Guillaume le Conquérant, également surnommé "le Bâtard" par ses amis les plus chers, qui réussit cet exploit. Aujourd'hui, la "Grande" Bretagne, puisqu'elle s'est approprié les royaumes d'Écosse et du Pays de Galles, est l'un des acteurs principaux de l'Union européenne, de l'économie mondiale (au sixième rang) et de la culture, avec environ 64 millions de citoyens.

Ayant survécu à ses rivaux prétendant au trône d'Angleterre, parmi lesquels l'anglo-saxon Harold Godwinson et le norvégien Harald Hardråde, Guillaume de Normandie s'empara de Douvres, Canterbury, Southwark, du Kent, ainsi que du trésor royal à Winchester. Les comtes et membres du clergé, pourtant très tenaces, n'eurent d'autre choix que de se résigner, et c'est ainsi qu'en décembre 1066, Guillaume fut couronné roi d'Angleterre à l'abbaye de Westminster. Il passa le restant de ses jours à renforcer son autorité, à contenir toute forme de révolte et à repousser les assauts vikings, tout en essayant de garder le contrôle sur ses terres normandes. Mais en 1135, sa lignée royale se tarit, et après une courte guerre civile qu'on appela tout simplement "l'anarchie", la maison d'Anjou s'empara du trône d'Angleterre.

En 1153, la dernière guerre civile (en date) fut réglée par le Traité de Wallingford, et les quatre rois angevins, dont le fameux Richard Cœur de Lion et son frère, le tristement célèbre Jean sans Terre, devinrent les seigneurs incontestés du royaume. Ils conçurent un nouveau blason royal, sur lequel se trouvait un lion doré rugissant, un animal clairement emblématique du climat anglais, auquel ils ajoutèrent deux autres spécimens, afin que leur lignée soit parfaitement entérinée. Mais Jean dirigea si mal le pays, ayant même réussi à perdre la Normandie face à la France, qu'il fut forcé de signer en 1215 le Magna Carta Libertatum, un traité de paix entre la couronne et les barons rebelles, modifié de nombreuses fois au cours des années qui suivirent. Jusqu'ici, les souverains régnaient avec "force et fermeté", prenant des décisions arbitraires et unilatérales, mais cette grande charte permit d'établir les bases d'un gouvernement régi selon la loi, garantissant l'application des droits des citoyens, ou tout du moins, ceux de l'aristocratie terrienne ; les malheureux paysans, quant à eux, durent attendre plusieurs siècles avant de pouvoir goûter un semblant de liberté.

Bien entendu, l'histoire de l'Angleterre ne se résume pas aux problèmes d'une poignée de rois et de nobles, et il ne faut pas oublier les millions de citoyens qui ont aidé à bâtir cette nation : serfs, serviteurs, soldats, commerçants, prêtres, marchands, scribes, taverniers, maîtresses de maison, artistes et auteurs, ainsi que le reste du petit peuple. Grâce au développement de l'agriculture et de l'aquaculture, le pays devint rapidement autonome. Le commerce était florissant, et les produits anglais, principalement ceux à base de laine et de bois, étaient très sollicités à travers toute l'Europe. Au cours du Moyen-âge, la culture britannique était l'une des plus remarquables : on tissa la tapisserie de Bayeux, Chaucer et Malory écrivirent des chefs-d'œuvre de la littérature, on construisit des cathédrales gothiques et des châteaux, et de nombreux contes populaires virent le jour, à l'image de celui de Robin des Bois.

Après les Angevins, le trône de Bretagne fut occupé par les Plantagenêt, une dynastie toujours plus axée sur ses propres intérêts, et qui fut tristement célèbre pour avoir été à l'origine de la Guerre de Cent Ans, qui en dura 116, tentative éhontée d'ajouter la couronne de France à sa collection. Ce ne fut que lorsque le terrible Richard II fut renversé en septembre 1399, et mourut (supposément de faim) quelques mois plus tard au cours de sa détention, que cette lignée prit fin. La maison de Lancastre fut la suivante à s'emparer du trône, mais son droit à la couronne fut rapidement contesté par la maison d'York, branche cadette de la dynastie Plantagenêt. À partir de 1455, les deux maisons s'affrontèrent au cours d'une série de guerres civiles : la sanglante et truculente Guerre des Deux-Roses fut marquée par de nombreux complots et trahisons de la part des barons opportunistes, qui n'hésitaient pas à changer de camp pour servir leurs propres intérêts. Les York et les Lancastre s'étaient quasiment entretués lorsque le conflit toucha à sa fin lors de la bataille de Bosworth Field. Henri Tudor, parent commun, mais éloigné, des Beaufort, y vainquit Richard III, le dernier des Lancastre, et devint le nouveau détenteur de la couronne.

En toute hâte, Henri VII épousa Élisabeth d'York afin d'unifier les deux maisons et de renforcer la légitimité des Tudor. Il restaura la stabilité financière et politique du gouvernement, via des mécanismes de taxation impitoyables à la limite de l'illégalité, puis il créa le Conseil du Roi afin de maintenir son contrôle sur la noblesse. Mais ce fut sous le règne, plus long, de son fils Henri VIII (1509-1547), puis de sa petite fille Élisabeth Ière (1558-1603) que les choses changèrent drastiquement. Henri, dans toute son arrogance, ne fit pas seulement décapité plusieurs de ses épouses et rivaux, il créa également l'église d'Angleterre afin de rompre avec la papauté, et ainsi devenir le "chef unique et suprême de l'Église"... tout ça pour pouvoir divorcer en paix. À son tour, Élisabeth suivit cet exemple en s'opposant aux plus grandes puissances catholiques.

En 1295 fut créée la Chambre des communes, permettant aux représentants élus, qui n'étaient pas "Lords Temporal ou Spiritual", de faire valoir la voix du peuple et de proposer des conseils au monarque. Henri préféra les ignorer, mais Élisabeth resta en étroite collaboration avec eux, reconnaissant leur valeur à la fois économique et patriotique. Sous le règne d'Henri, mais surtout celui d'Élisabeth, l'art prospéra rapidement et les bardes écrivirent à cette époque les plus grandes pièces de théâtre, permettant aux roturiers de s'occuper tout en dépensant leurs pennies durement gagnés. Ayant absorbé le patrimoine catholique anglais, la monarchie pouvait se permettre de fréquenter les compositeurs, les peintres et les architectes étrangers, et les fêtes et festivals faisaient partie intégrante de la vie courante de la Renaissance.

La "Reine Vierge", comme son nom l'indique, mourut hélas sans enfants, et ses successeurs Stuart, qui régnèrent sur l'Écosse et l'Angleterre, furent suivis par la Révolution puritaine (déclenchée par l'exécution du malheureux Charles Stuart Ier), la restauration de la maison Stuart, la Glorieuse Révolution et l'Acte d'Union de 1707, qui officialisa le Royaume-Uni de Grande-Bretagne. Pendant ce temps, suite à une décision d'Élisabeth, le royaume finançait ou organisait des missions d'exploration et de colonisation dans le monde entier, d'abord dans le Nouveau Monde, et ensuite plus loin. Ce fut également sous le règne d'Élisabeth que la marine britannique devint la "reine des mers", face à l'armada espagnole.

Malgré ses dix-sept grossesses, aucun enfant de la reine Anne n'atteignit l'âge adulte, et lorsqu'elle mourut en 1714 à l'âge de 49 ans, c'est son cousin George de Hanovre, qui ne parlait pas un mot d'anglais, qui lui succéda. Cette longue succession de rois George (il y en eut quatre entre 1714 et 1830) avait une certaine tendance à l'inattention, voire à la folie, et entraîna donc une période de transition vers le système de cabinet que nous connaissons aujourd'hui, avec un premier ministre répondant à un monarque "constitutionnel". Si George III réussit l'exploit de perdre les colonies d'Amérique, c'est également sous son règne, bien qu'il ne s'en rendit pas vraiment compte, que les Britanniques finirent par repousser Napoléon à Waterloo. Le rôle du premier ministre était désormais entériné, réduisant le monarque à l'état de symbole, voire d'homme de paille. La maison de Hanovre fut suivie par un souverain issu de la maison de Saxe-Cobourg, qui ne marqua pas les esprits, puis ce fut l'avènement de la maison de Windsor en 1917, qui permit de calmer le sentiment anti-allemand qui régnait au cours de la Première Guerre mondiale.

Terre de révolutions, la Grande-Bretagne connut un nouvel essor dès la deuxième moitié du XIXe siècle. En effet, la flamboyante "seconde" révolution industrielle transforma profondément le pays, plongé dans un épais nuage de poussière de charbon, assourdi par le vacarme des usines et des chantiers navals, et sillonné par un important réseau de chemin de fer. Tandis que les bas quartiers, affublés de centres industriels flambants neufs, se remplissaient d'esclaves salariés, les gentlemen anglais profitaient d'un niveau de vie des plus confortables. La prospérité, les produits et l'énergie désormais accessibles à tous ceux qui pouvaient se le permettre bouleversèrent pratiquement tous les aspects de leur existence, et ils purent alors bénéficier des nombreux avantages que leur offrait l'époque victorienne. En 1901, la première centrale électrique triphasée à haute tension fut inaugurée à Newcastle-upon-Tyne, et il ne fallut pas plus de onze années à la Grande-Bretagne pour disposer du système énergétique le plus puissant au monde. Les usines britanniques fonctionnaient à plein régime afin de produire toutes sortes de produits, à l'exception de la nourriture, permettant ainsi au pays d'éviter de s'engager dans de détestables accords commerciaux internationaux.

La révolution industrielle contribua-t-elle à l'essor de l'impérialisme ? Ou bien fut-ce l'inverse ? Quoi qu'il en soit, le règne de Victoria fut à l'origine d'un nouvel empire "sur lequel le soleil ne se couche jamais", tandis que le pays endossait "le fardeau de l'homme blanc". Bien que les revendications territoriales anglaises ne fussent pas nouvelles, les premières datant de la fin du XVe siècle, le développement des bateaux à vapeur, des trains et du câblage télégraphique sous-marin, ainsi que l'utilisation intensive des fusils à répétition et des dreadnoughts, permirent au pays de prendre la tête d'un vaste empire, et de le gouverner de manière plus ou moins efficace. Les matières premières et agricoles du Canada, d'Australie, d'Afrique du Sud, de Hong Kong, de Singapour, d'Inde, de Nouvelle-Zélande et des nombreuses colonies réparties un peu partout dans le monde affluaient dans les ports britanniques, grâce à l'efficacité de l'illustre marine nationale. Le moindre problème ayant lieu sur ces terres éloignées était immédiatement rapporté à Whitehall via les lignes télégraphiques, et l'armée et la marine, d'une efficacité redoutable, prenaient alors les choses en main afin de dissiper toute forme de tension.

Cette croissance fut brusquement interrompue par la Première Guerre mondiale, qui coûta très cher aux flegmatiques Britanniques. Deux décennies plus tard, l'impact de la Deuxième Guerre mondiale fut encore plus terrible. Alors que les troupes de la Wehrmacht écrasaient leurs alliés continentaux, les Britanniques entreprirent de défendre à tout prix leurs lignes en Extrême-Orient. Depuis Malte jusqu'au Canal de Suez, vaillants et obstinés, ils réussirent à tenir leur position jusqu'à ce que l'arrogance des dictateurs allemand et japonais ne provoque l'entrée en guerre de la Russie et des États-Unis, qui avaient jusqu'alors discrètement aidé la Grande-Bretagne via des accords commerciaux favorables. L'Angleterre était ruinée, avait perdu près de 450 000 de ses citoyens, croulait sous les dettes et l'inflation grandissante, l'empire était divisé (les dernières possessions territoriales devenant rapidement des états autonomes), et le pays fut entraîné dans une guerre froide qui n'était pas de son fait... mais elle avait gagné.

État progressiste et démocratique, très attaché à ses symboles, à ses sports nationaux et à ses traditions, la Grande-Bretagne génère un produit national brut de 1 600 milliards de livres sterling (près de 2 500 milliards de dollars), et reste performant dans la plupart des domaines, qu'ils soient artistiques, scientifiques, politiques ou financiers.
PortraitSquare
icon_civilization_england

Spécificités

Dirigeants
icon_leader_victoria
Victoria (ère impériale)
icon_leader_eleanor_england
Aliénor d'Aquitaine (Angleterre)
icon_leader_default
Victoria (ère de la vapeur)
icon_leader_default
Élisabeth Ire
Unités spéciales
icon_unit_english_seadog
Chien de mer
Infrastructure spéciale
icon_district_royal_navy_dockyard
Port militaire de la Royal Navy

Géographie et données

Lieu
Europe
Superficie
Environ 243 500 kilomètres carrés
Population
Environ 64,1 millions
Capitale
Londres (généralement)
PortraitSquare
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Spécificités

Dirigeants
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Victoria (ère impériale)
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Aliénor d'Aquitaine (Angleterre)
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Victoria (ère de la vapeur)
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Élisabeth Ire
Unités spéciales
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Chien de mer
Infrastructure spéciale
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Port militaire de la Royal Navy

Géographie et données

Lieu
Europe
Superficie
Environ 243 500 kilomètres carrés
Population
Environ 64,1 millions
Capitale
Londres (généralement)
Compétence Exclusive

Atelier mondial

Ressources des mines de charbon et de fer +2 par tour. Production +100 % pour les ingénieurs militaires. Charges +2 pour les ingénieurs militaires. Rendement +4 pour les bâtiments qui octroient des ressources supplémentaires lorsqu'ils sont alimentés en électricité. Production +20 % pour les bâtiments des zones industrielles. Stocks de ressources stratégiques +10 en vitesse normale grâce aux bâtiments des ports.

Contexte Historique
Au cours de son histoire, "l'île couronnée", pour citer Richard II, eut l'insigne honneur d'être envahie par quiconque se sentit pousser l'envie de manier la rame ; ainsi, Celtes, Bretons, Angles, Romains, Saxons et Vikings s'y succédèrent, jusqu'à ce que les Normands ne viennent mettre un terme à toutes ces fantaisies en fondant le royaume de Bretagne lors de leur fameuse invasion de 1066. Nombreux sont ceux qui tentèrent d'unifier la noblesse anglaise, en perpétuelle querelle : on raconte que le légendaire roi Arthur y serait parvenu, mais c'est officiellement Guillaume le Conquérant, également surnommé "le Bâtard" par ses amis les plus chers, qui réussit cet exploit. Aujourd'hui, la "Grande" Bretagne, puisqu'elle s'est approprié les royaumes d'Écosse et du Pays de Galles, est l'un des acteurs principaux de l'Union européenne, de l'économie mondiale (au sixième rang) et de la culture, avec environ 64 millions de citoyens.

Ayant survécu à ses rivaux prétendant au trône d'Angleterre, parmi lesquels l'anglo-saxon Harold Godwinson et le norvégien Harald Hardråde, Guillaume de Normandie s'empara de Douvres, Canterbury, Southwark, du Kent, ainsi que du trésor royal à Winchester. Les comtes et membres du clergé, pourtant très tenaces, n'eurent d'autre choix que de se résigner, et c'est ainsi qu'en décembre 1066, Guillaume fut couronné roi d'Angleterre à l'abbaye de Westminster. Il passa le restant de ses jours à renforcer son autorité, à contenir toute forme de révolte et à repousser les assauts vikings, tout en essayant de garder le contrôle sur ses terres normandes. Mais en 1135, sa lignée royale se tarit, et après une courte guerre civile qu'on appela tout simplement "l'anarchie", la maison d'Anjou s'empara du trône d'Angleterre.

En 1153, la dernière guerre civile (en date) fut réglée par le Traité de Wallingford, et les quatre rois angevins, dont le fameux Richard Cœur de Lion et son frère, le tristement célèbre Jean sans Terre, devinrent les seigneurs incontestés du royaume. Ils conçurent un nouveau blason royal, sur lequel se trouvait un lion doré rugissant, un animal clairement emblématique du climat anglais, auquel ils ajoutèrent deux autres spécimens, afin que leur lignée soit parfaitement entérinée. Mais Jean dirigea si mal le pays, ayant même réussi à perdre la Normandie face à la France, qu'il fut forcé de signer en 1215 le Magna Carta Libertatum, un traité de paix entre la couronne et les barons rebelles, modifié de nombreuses fois au cours des années qui suivirent. Jusqu'ici, les souverains régnaient avec "force et fermeté", prenant des décisions arbitraires et unilatérales, mais cette grande charte permit d'établir les bases d'un gouvernement régi selon la loi, garantissant l'application des droits des citoyens, ou tout du moins, ceux de l'aristocratie terrienne ; les malheureux paysans, quant à eux, durent attendre plusieurs siècles avant de pouvoir goûter un semblant de liberté.

Bien entendu, l'histoire de l'Angleterre ne se résume pas aux problèmes d'une poignée de rois et de nobles, et il ne faut pas oublier les millions de citoyens qui ont aidé à bâtir cette nation : serfs, serviteurs, soldats, commerçants, prêtres, marchands, scribes, taverniers, maîtresses de maison, artistes et auteurs, ainsi que le reste du petit peuple. Grâce au développement de l'agriculture et de l'aquaculture, le pays devint rapidement autonome. Le commerce était florissant, et les produits anglais, principalement ceux à base de laine et de bois, étaient très sollicités à travers toute l'Europe. Au cours du Moyen-âge, la culture britannique était l'une des plus remarquables : on tissa la tapisserie de Bayeux, Chaucer et Malory écrivirent des chefs-d'œuvre de la littérature, on construisit des cathédrales gothiques et des châteaux, et de nombreux contes populaires virent le jour, à l'image de celui de Robin des Bois.

Après les Angevins, le trône de Bretagne fut occupé par les Plantagenêt, une dynastie toujours plus axée sur ses propres intérêts, et qui fut tristement célèbre pour avoir été à l'origine de la Guerre de Cent Ans, qui en dura 116, tentative éhontée d'ajouter la couronne de France à sa collection. Ce ne fut que lorsque le terrible Richard II fut renversé en septembre 1399, et mourut (supposément de faim) quelques mois plus tard au cours de sa détention, que cette lignée prit fin. La maison de Lancastre fut la suivante à s'emparer du trône, mais son droit à la couronne fut rapidement contesté par la maison d'York, branche cadette de la dynastie Plantagenêt. À partir de 1455, les deux maisons s'affrontèrent au cours d'une série de guerres civiles : la sanglante et truculente Guerre des Deux-Roses fut marquée par de nombreux complots et trahisons de la part des barons opportunistes, qui n'hésitaient pas à changer de camp pour servir leurs propres intérêts. Les York et les Lancastre s'étaient quasiment entretués lorsque le conflit toucha à sa fin lors de la bataille de Bosworth Field. Henri Tudor, parent commun, mais éloigné, des Beaufort, y vainquit Richard III, le dernier des Lancastre, et devint le nouveau détenteur de la couronne.

En toute hâte, Henri VII épousa Élisabeth d'York afin d'unifier les deux maisons et de renforcer la légitimité des Tudor. Il restaura la stabilité financière et politique du gouvernement, via des mécanismes de taxation impitoyables à la limite de l'illégalité, puis il créa le Conseil du Roi afin de maintenir son contrôle sur la noblesse. Mais ce fut sous le règne, plus long, de son fils Henri VIII (1509-1547), puis de sa petite fille Élisabeth Ière (1558-1603) que les choses changèrent drastiquement. Henri, dans toute son arrogance, ne fit pas seulement décapité plusieurs de ses épouses et rivaux, il créa également l'église d'Angleterre afin de rompre avec la papauté, et ainsi devenir le "chef unique et suprême de l'Église"... tout ça pour pouvoir divorcer en paix. À son tour, Élisabeth suivit cet exemple en s'opposant aux plus grandes puissances catholiques.

En 1295 fut créée la Chambre des communes, permettant aux représentants élus, qui n'étaient pas "Lords Temporal ou Spiritual", de faire valoir la voix du peuple et de proposer des conseils au monarque. Henri préféra les ignorer, mais Élisabeth resta en étroite collaboration avec eux, reconnaissant leur valeur à la fois économique et patriotique. Sous le règne d'Henri, mais surtout celui d'Élisabeth, l'art prospéra rapidement et les bardes écrivirent à cette époque les plus grandes pièces de théâtre, permettant aux roturiers de s'occuper tout en dépensant leurs pennies durement gagnés. Ayant absorbé le patrimoine catholique anglais, la monarchie pouvait se permettre de fréquenter les compositeurs, les peintres et les architectes étrangers, et les fêtes et festivals faisaient partie intégrante de la vie courante de la Renaissance.

La "Reine Vierge", comme son nom l'indique, mourut hélas sans enfants, et ses successeurs Stuart, qui régnèrent sur l'Écosse et l'Angleterre, furent suivis par la Révolution puritaine (déclenchée par l'exécution du malheureux Charles Stuart Ier), la restauration de la maison Stuart, la Glorieuse Révolution et l'Acte d'Union de 1707, qui officialisa le Royaume-Uni de Grande-Bretagne. Pendant ce temps, suite à une décision d'Élisabeth, le royaume finançait ou organisait des missions d'exploration et de colonisation dans le monde entier, d'abord dans le Nouveau Monde, et ensuite plus loin. Ce fut également sous le règne d'Élisabeth que la marine britannique devint la "reine des mers", face à l'armada espagnole.

Malgré ses dix-sept grossesses, aucun enfant de la reine Anne n'atteignit l'âge adulte, et lorsqu'elle mourut en 1714 à l'âge de 49 ans, c'est son cousin George de Hanovre, qui ne parlait pas un mot d'anglais, qui lui succéda. Cette longue succession de rois George (il y en eut quatre entre 1714 et 1830) avait une certaine tendance à l'inattention, voire à la folie, et entraîna donc une période de transition vers le système de cabinet que nous connaissons aujourd'hui, avec un premier ministre répondant à un monarque "constitutionnel". Si George III réussit l'exploit de perdre les colonies d'Amérique, c'est également sous son règne, bien qu'il ne s'en rendit pas vraiment compte, que les Britanniques finirent par repousser Napoléon à Waterloo. Le rôle du premier ministre était désormais entériné, réduisant le monarque à l'état de symbole, voire d'homme de paille. La maison de Hanovre fut suivie par un souverain issu de la maison de Saxe-Cobourg, qui ne marqua pas les esprits, puis ce fut l'avènement de la maison de Windsor en 1917, qui permit de calmer le sentiment anti-allemand qui régnait au cours de la Première Guerre mondiale.

Terre de révolutions, la Grande-Bretagne connut un nouvel essor dès la deuxième moitié du XIXe siècle. En effet, la flamboyante "seconde" révolution industrielle transforma profondément le pays, plongé dans un épais nuage de poussière de charbon, assourdi par le vacarme des usines et des chantiers navals, et sillonné par un important réseau de chemin de fer. Tandis que les bas quartiers, affublés de centres industriels flambants neufs, se remplissaient d'esclaves salariés, les gentlemen anglais profitaient d'un niveau de vie des plus confortables. La prospérité, les produits et l'énergie désormais accessibles à tous ceux qui pouvaient se le permettre bouleversèrent pratiquement tous les aspects de leur existence, et ils purent alors bénéficier des nombreux avantages que leur offrait l'époque victorienne. En 1901, la première centrale électrique triphasée à haute tension fut inaugurée à Newcastle-upon-Tyne, et il ne fallut pas plus de onze années à la Grande-Bretagne pour disposer du système énergétique le plus puissant au monde. Les usines britanniques fonctionnaient à plein régime afin de produire toutes sortes de produits, à l'exception de la nourriture, permettant ainsi au pays d'éviter de s'engager dans de détestables accords commerciaux internationaux.

La révolution industrielle contribua-t-elle à l'essor de l'impérialisme ? Ou bien fut-ce l'inverse ? Quoi qu'il en soit, le règne de Victoria fut à l'origine d'un nouvel empire "sur lequel le soleil ne se couche jamais", tandis que le pays endossait "le fardeau de l'homme blanc". Bien que les revendications territoriales anglaises ne fussent pas nouvelles, les premières datant de la fin du XVe siècle, le développement des bateaux à vapeur, des trains et du câblage télégraphique sous-marin, ainsi que l'utilisation intensive des fusils à répétition et des dreadnoughts, permirent au pays de prendre la tête d'un vaste empire, et de le gouverner de manière plus ou moins efficace. Les matières premières et agricoles du Canada, d'Australie, d'Afrique du Sud, de Hong Kong, de Singapour, d'Inde, de Nouvelle-Zélande et des nombreuses colonies réparties un peu partout dans le monde affluaient dans les ports britanniques, grâce à l'efficacité de l'illustre marine nationale. Le moindre problème ayant lieu sur ces terres éloignées était immédiatement rapporté à Whitehall via les lignes télégraphiques, et l'armée et la marine, d'une efficacité redoutable, prenaient alors les choses en main afin de dissiper toute forme de tension.

Cette croissance fut brusquement interrompue par la Première Guerre mondiale, qui coûta très cher aux flegmatiques Britanniques. Deux décennies plus tard, l'impact de la Deuxième Guerre mondiale fut encore plus terrible. Alors que les troupes de la Wehrmacht écrasaient leurs alliés continentaux, les Britanniques entreprirent de défendre à tout prix leurs lignes en Extrême-Orient. Depuis Malte jusqu'au Canal de Suez, vaillants et obstinés, ils réussirent à tenir leur position jusqu'à ce que l'arrogance des dictateurs allemand et japonais ne provoque l'entrée en guerre de la Russie et des États-Unis, qui avaient jusqu'alors discrètement aidé la Grande-Bretagne via des accords commerciaux favorables. L'Angleterre était ruinée, avait perdu près de 450 000 de ses citoyens, croulait sous les dettes et l'inflation grandissante, l'empire était divisé (les dernières possessions territoriales devenant rapidement des états autonomes), et le pays fut entraîné dans une guerre froide qui n'était pas de son fait... mais elle avait gagné.

État progressiste et démocratique, très attaché à ses symboles, à ses sports nationaux et à ses traditions, la Grande-Bretagne génère un produit national brut de 1 600 milliards de livres sterling (près de 2 500 milliards de dollars), et reste performant dans la plupart des domaines, qu'ils soient artistiques, scientifiques, politiques ou financiers.
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