Ahmad Shah, le "Lion du Pandjchir", naquit à Bazarak au sein d'une famille aisée, vers 1953. Il prit le nom de guerre "Massoud" alors qu'il menait des guérillas contre l'occupation soviétique entre 1973 et 1989. Quand les talibans prirent le pouvoir en 1996, Massoud accepta, dans un premier temps, de collaborer avec eux pour apporter de la stabilité à la nation. Cependant, il finit par rejeter leur interprétation fondamentaliste de l'Islam et regagna l'opposition armée pour former le Front uni islamique et national pour le salut de l'Afghanistan. Il fut assassiné le 9 septembre, probablement à l'instigation d'Al-Qaïda, deux jours avant les attaques de 2001 contre les États-Unis.

Intelligent, cultivé (il parlait cinq langues couramment) et pieux, Ahmad était étudiant en ingénierie à l'université de Kaboul quand il rejoignit l'Organisation de la jeunesse musulmane ("Sazman-i Jawanan-i Musulman"). Il fit entendre sa réprobation lorsque le Parti démocratique populaire d'Afghanistan (PDPA) assassina le président, sa famille et ses gardes du corps lors d'un violent coup d'État en avril 1978 et entama des réformes fondées sur une idéologie marxiste-léniniste. Persuadé qu'un soulèvement contre le nouveau gouvernement rencontrerait un large soutien, Ahmad amorça une insurrection dans le Pandjchir en juillet 1979, et l'Union soviétique envoya des troupes pour soutenir le PDPA en décembre.

L'infériorité numérique de Massoud, qui ne pouvait s'appuyer que sur 5000 moudjahidines, était compensée par l'ingéniosité de ses tactiques de guérilla dans les montagnes et les vallées escarpées. Ses forces militaires de plus en plus nombreuses attaquèrent des convois de ravitaillement soviétiques, des patrouilles ennemies, des camps militaires et des hôpitaux. Ces attaques contre les infrastructures ennemies entraînèrent des représailles et six offensives soviétiques ravagèrent le Pandjchir. Lorsque les Russes se retirèrent enfin du bourbier, l'Afghanistan sombra dans une guerre civile. Alors qu'au début, Massoud souhaitait s'associer aux extrémistes talibans, soutenus par le Pakistan, dans l'espoir d'accélérer le processus de paix, il ne tarda pas à reprendre la tête d'un mouvement de résistance dans les montagnes. À ce stade, il était devenu le porte-parole international des aspirations afghanes à la liberté. C'est à ce titre qu'à l'âge de 48 ans, Ahlad Massoud fut tué dans une attaque suicide.