Au tout début de la Renaissance, un certain nombre de petites et riches nations commerciales optèrent pour des idéaux républicains, notamment en Italie et dans les pays baltes. Dans ces "républiques marchandes", les chefs, généralement un conseil de marchands ayant à sa tête un doge ou un maire, étaient élus par les citoyens, avec comme mission principale l'augmentation des richesses collectives de la cité-état. Ainsi, même si les affaires militaires avaient leur importance, elles étaient davantage centrées sur l'ouverture ou la protection de routes commerciales. Quant à la diplomatie, elle s'intéressait surtout aux tarifs, frais de douane et autres affaires financières. En résumé, il s'agissait d'une approche très pragmatique et capitaliste d'un gouvernement marchand, même si, à l'occasion, certains chefs en quête de gloire se fourvoyèrent, comme le vieux doge Dandolo qui finit par transformer la quatrième croisade en une véritable invasion et mise à sac de Constantinople.

En général, les républiques marchandes se développaient dans des régions d'Europe où le contrôle féodal par un monarque absolu était minime, voire inexistant. Dans le Saint-Empire romain, 51 villes libres d'Empire, et bien davantage par la suite qui composèrent la Ligue hanséatique, s'établirent en tant que républiques marchandes. À l'est, deux villes russes, Novgorod et Pskov, poursuivirent le républicanisme jusqu'au XVe siècle, quand la Compagnie de Moscovie mit fin à toute tentative d'indépendance. Mais ce fut en Italie que les aspirations des républiques marchandes atteignirent leur paroxysme, avec de puissantes cités-états comme Venise, Gênes, Pise, Florence et bien d'autres, qui dominèrent le paysage jusqu'aux guerres napoléoniennes.