S'il est une ville qui a connu les pires excès en matière de ferveur religieuse et de fanatisme, c'est bien la malheureuse Jérusalem, ville sainte du christianisme, du judaïsme et de l'islam. La construction de certaines parties de la vieille ville remonte à plus de 6 000 ans, ce qui fait de Jérusalem l'une des plus anciennes cités encore habitées au monde. Et c'est une chance, car au long de sa tumultueuse histoire, Jérusalem a été attaquée à de nombreuses reprises, par des empires avides de conquête comme par des fous de dieu qui s'entretuaient par milliers pour s'arracher son contrôle.

Le plus ancien quartier de Jérusalem, la "Cité de David", aurait été érigé par le célèbre souverain au premier millénaire avant notre ère. Au cours des siècles qui suivirent, les immigrants et les réfugiés trimèrent sous les ordres de rois, de prêtres, de prophètes et autres maîtres d'œuvre pour agrandir la ville. En 638, lorsque le puissant califat musulman prit la ville au nom d'Allah, Jérusalem avait déjà appartenu successivement aux Macédoniens, aux Romains et à l'Empire byzantin.

Contrarié de voir la ville sainte contrôlée par les hérétiques, en l'an de grâce 1095, le pape Urbain II encouragea les chevaliers chrétiens à libérer Jérusalem par le fil de l'épée, et deux siècles de bain de sang s'ensuivirent. Les Arabes perdirent un temps leur souveraineté sur la ville, mais finirent malgré tout par la conserver, avant d'être par la suite remplacés par les Ottomans, les Britanniques et les Jordaniens.

Le siècle dernier a certainement été le plus controversé de l'histoire de Jérusalem, avec la création de l'état hébreu d'Israël et l'annexion de la ville entière lors de la guerre des Six jours en 1967. Depuis, le contrôle de Jérusalem par Israël reste l'un des principaux points d'achoppement à la résolution du sinistre conflit israélo-palestinien.